Visions transpolées du théâtre Kabuki et de ses « hommes
d’ombres » tout de noir vêtus, qui hantent l’espace de jeu pour changer
les décors, de ce théâtre populaire qui appartient à la culture japonaise de
légendes simples tournant autour de « Shogun », le seigneur qui
reçoit notables et ouvriers : la peinture de CORSI compte de nombreux admirateurs
au Japon et c’est encore le théâtre qui est le trait d’union entre l’art
pictural de CORSI et sa vision de l’expression jouée. Mais une absence insolite
frappe dans ces toiles. Celle du comédien.
Cette absence physique n’est qu’apparente car cet ensemble de
toiles est dédié au comédien, à l’acteur sans cesse présent, habitant de l’espace
de jeu, pré-senti, déshabité de lui-même pour se revêtir des personnages qu’il
interprète et suivi par l’œil du peintre dans sa marche, longtemps après sa
sortie de scène. Cette conception du comédien autour duquel s’organise l’espace
de jeu est spécifique de l’art de CORSI. Il constitue également une convergence
entre l’art pictural et l’art théâtral, un mélange de cultures d’Orient et d’Occident.